Elles sont connues, admirées et source d’inspiration pour beaucoup de générations.
« Elles », ce sont ces femmes, aussi différentes qu’engagées. Aucune de leur histoire ne se ressemble, mais chacune d’elles contribue à faire bouger les choses et à construire un monde meilleur. Féministes, militantes pour l’environnement, pour l’égalité de toutes et tous ou tout simplement charismatiques, elles ont marqué les esprits. Partons tout de suite à la découverte de ces 9 femmes engagées célèbres, celles qui donnent envie de se dépasser, ces icônes d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
Ces femmes inspirantes du 20e siècle que l’on n’oublie pas
Simone de Beauvoir, le féminisme dans les mots
Issue d’une famille bourgeoise, Simone de Beauvoir grandit dans un environnement stable et aisé. Adolescente, la ruine de sa famille perturbe son cocon douillet et dégrade les rapports entre ses parents. Cette vision du couple la marquera et aura certainement un rôle dans son désir de vivre des relations amoureuses non conformistes.
À 15 ans, la jeune fille de bonne famille sait ce qu’elle veut : elle deviendra écrivaine ! La publication de « Deuxième Sexe », un essai philosophique, existentialiste et féministe, défraye la chronique. Ce livre y détaille la condition féminine après la Seconde Guerre mondiale.
Malgré les critiques, cette œuvre connaît un véritable succès et Simone de Beauvoir devient l’icône des femmes émancipées.
Pour l’auteure, elles ont un rôle à jouer. En restant passives et en laissant les hommes développer le sexisme, elles entretiennent leur vie de femmes soumises.
« On ne naît pas femme, on le devient. »
Rosa Parks, le geste osé qui compte
Rosa Parks grandit aux États-Unis en Alabama, à une époque où le Klu Klux Klan sévit activement et où les interactions entre personnes de peau noire et de peau blanche sont légalement limitées. Malgré la loi Jim Crow affichant « separate but equal » (séparés mais égaux), l’égalité n’est clairement pas atteinte.
Son engagement contre la ségrégation raciale commence avec son mari, en 1940. Elle rejoint la Montgomery Voters League qui aide les personnes de couleur à réussir leur test d’inscription aux listes électorales.
Il se poursuit en 1943 lorsqu’elle devient la secrétaire d’Edgar Nixon, dirigeant de la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People locale), organisation américaine pour la défense des droits civiques.
Puis arrive ce fameux jour du 1er décembre 1955. Rosa Parks est assise dans un bus lorsque le conducteur lui demande de se déplacer pour laisser sa place à un Blanc. Las de devoir céder et se soumettre encore une fois, elle refuse et est arrêtée. Son avocat, Edgar Nixon, saisit l’opportunité de faire de cet acte un combat contre la ségrégation raciale.
Rosa Parks n’est pas la première à refuser d’obéir. Mais sa position de personne stable et éduquée contribue à la faire devenir le symbole de la lutte contre les inégalités raciales.
« Si nous baissons les bras, nous sommes complaisants envers les mauvais traitements, ce qui les rend encore plus oppressifs. »
Marie Curie, la science au féminin
Née à Varsovie, en 1867, Maria Salomea Sklodowska s’implique très jeune dans sa scolarité. À cette époque en Pologne, les études supérieures étant interdites aux femmes, elle intègre une université clandestine. À 24 ans, elle part rejoindre sa sœur à Paris et s'inscrit à la faculté des sciences pour y suivre des études de physique.
Elle rencontre Pierre Curie avec qui elle se marie peu de temps après. L’arrivée de leur premier enfant comble le couple, mais la jeune femme refuse de se cantonner au rôle de mère et d’épouse.
Le duo de scientifiques se plonge dans l’étude de la radioactivité. Leurs travaux sont rendus publics et plusieurs fois primés. La consécration a lieu en 1903, lorsque Marie Curie, alors âgée de 36 ans, se voit attribuer avec son mari le prix Nobel de physique pour leurs découvertes sur le phénomène des radiations. Elle devient la première femme à recevoir une telle récompense.
Marie Curie n’a pas milité pour une cause ni plébiscité la condition féminine, mais sa position de physicienne et chimiste reconnue a permis à de nombreuses jeunes filles de réaliser que la science n’était pas une discipline réservée aux hommes.
« J'ai souvent été interrogé, surtout par des femmes, sur la façon dont je pouvais concilier vie familiale et carrière scientifique. Eh bien, ça n'a pas été facile. »
Simone Veil, une révolution pour la femme
De son nom de jeune fille, Simone Jacob, celle que l’on associera bien plus tard à la libération de la femme, vit son adolescence durant la Seconde Guerre mondiale, sous la terreur nazie. Rescapée de la déportation à Auschwitz, elle gardera les marques de la Shoah tatouées dans sa chair et ancrées à jamais dans son esprit.
En 1974, nommée par Valéry Giscard d’Estaing, elle devient ministre de la Santé. Le 26 novembre de la même année marque un tournant pour chaque femme. Son discours à l’Assemblée Nationale pour la dépénalisation de l’avortement est un long combat qu’elle finit par remporter. La loi Veil est promulguée 1 mois et demi plus tard. C’est une révolution pour les femmes qui peuvent dorénavant avoir recours à une IVG (interruption volontaire de grossesse) en toute légalité.
« Ma revendication en tant que femme c'est que ma différence soit prise en compte, que je ne sois pas contrainte de m'adapter au modèle masculin. »
Ces femmes engagées célèbres du 21e siècle qui font avancer le monde
Michelle Obama, la force de croire que tout est possible
Issue d’une famille très modeste, vivant dans un quartier avec une grande mixité de population, Michelle Robinson est une très bonne élève qui ne ménage pas ses efforts. Elle veut être un exemple, montrer que la réussite ne dépend pas d’une couleur de peau ou d’un portefeuille bien rempli.
Ses premiers engagements portent sur la diversité et l’accès aux soins des plus défavorisés.
En 2008, son mari, Barak Obama, est élu à la présidence des États-Unis. Elle devient la première First Lady afro-américaine. Malgré son statut, elle tient à se souvenir d’où elle vient et qui elle est.
Elle poursuit ses actions engagées et souhaite transmettre aux petites filles la force de penser qu’elles peuvent devenir ce qu’elles désirent, peu importe leur sexe, leur couleur de peau ou leur milieu social.
« Il n’y a aucune limite à ce que nous pouvons accomplir en tant que femmes. »
Natalie Portman, du sexisme au féminisme
Natalie Portman connaît la célébrité très jeune. À peine adolescente, elle entre dans le monde du cinéma.
Elle confiera des années plus tard, lors de la Women's March 2018, que la première lettre qu’elle reçut d’un fan était une atteinte à son corps sexualisé. Elle dénoncera aussi le sexisme qu’elle a subi de la part des professionnels du grand écran.
Fortement motivée par la mise en avant du travail féminin, elle promeut le microcrédit pour développer les entreprises féminines des pays pauvres. Dans une autre atmosphère, elle se pare d’une cape Dior lors de la 92e cérémonie des Oscars sur laquelle sont brodés les noms de réalisatrices non sélectionnées.
En parallèle de ses actions pour promouvoir les femmes dans leur profession, elle s’engage dans la défense des droits des animaux.
« Je me demande comment les gens ont décidé que les femmes étaient censées se raser les jambes et les aisselles. »
Emma Watson, le féminisme est aussi l’affaire des hommes
Les générations Y et Z ont grandi avec elle. Petits garçons et petites filles ont suivi les aventures de la brillante Hermione Granger dans la saga Harry Potter. Mais la jeune sorcière est aujourd’hui une trentenaire engagée pour l’égalité hommes-femmes.
Si de nombreuses personnes défendent le féminisme, Emma Watson aborde la problématique sous un angle différent qui vise à inclure les hommes.
En 2014,lors de son discours présentant le mouvement He for She, ellecs’adresse directement à la gent masculine : « L'égalité des sexes est votre problème aussi ». Elle met en évidence qu’ils sont enfermés, tout comme les femmes, dans des normes sociales qu’il serait bon de briser. Avec son approche d’inclusion percutante et engageante, elle rallie les hommes auprès des femmes pour agir ensemble pour l’égalité des sexes.
« Les hommes comme les femmes devraient avoir le droit d'être sensibles, comme ils devraient avoir le droit d'être forts. »
Kamala Harris, une pionnière ambitieuse et déterminée
Née de parents immigrés, Kamala Harris grandit en Californie bercée par leur engagement pour les droits civiques. Dès son plus jeune âge, elle y prend part en participant à diverses manifestations.
Elle entre à l’Université Howard, réputée pour former l’élite afro-américaine. Elle se dirige vers une carrière en droit, convaincue que le système doit être changé de l’intérieur. Son parcours l'amène au poste de procureure de San Francisco, puis procureure générale de Californie. C’est la première femme noire à occuper de tels postes.
Son ambition et sa détermination sont agrémentées d’une poigne de fer et d’un aplomb déstabilisant certains hommes.
En novembre 2020, celle que l’on surnomme « l’Obama girl » devient la première femme de couleur élue vice-présidente des États-Unis. Elle est perçue comme une femme moderne, promise à accomplir de grandes choses.
Défense des minorités, développement d’une société inclusive, lutte contre les discriminations et les violences policières, transition écologique sont quelques-uns de ses engagements politiques.
Mais elle appelle aussi à l’empouvoirement des femmes. En effet, elle a conscience que son élection n’a pu être possible que grâce à toutes ces dames du passé qui lui ont « ouvert la voie ». Dans son discours de victoire, elle leur rend hommage et assure qu’elle ne sera pas la dernière.
« Notre unité est notre force et notre diversité est notre pouvoir. Nous rejetons le mythe du “nous” contre “eux”. Nous sommes dans le même bateau. »
Greta Thunberg, la voix des jeunes
Été 2018, du haut de ses 15 ans, une jeune militante écologiste suédoise prend la parole et dénonce l’inaction du gouvernement quant au réchauffement climatique. Son message et son franc parlé suscitent l’attention. Elle initie le mouvement Fridays for Future : faire grève de l’école chaque vendredi tant qu’il n’y a pas d’actions concrètes.
Son appel regroupe des millions d’étudiants autour de plusieurs grèves scolaires pour le climat.
Le mouvement dépasse la Suède. L’engagement de la jeune fille fait le tour du monde et est relayé par tous les médias. Greta Thunberg devient alors la voix d’une nouvelle génération, celle qui réveille les consciences.
« Personne n’est trop petit pour avoir un impact et changer le monde. »